- 1 Larung Gar, le plus grand monastère du monde
- 2 Au Sichuan, en Chine
- 3 A son origine : Khempo Jigmé Phuntsok
- 4 Fondation d’un institut
- 5 Un enseignement dans la tradition Nyingmapa
- 6 Une surprenante mer de cabanes rouges
- 7 Lieu d’études et de prières
- 8 Une vallée au climat rude
- 9 Un confort sommaire
- 10 Le sourire envers et contre tout
- 11 Un lieu dans le collimateur des Chinois
- 12 Vers le rêve d’une liberté religieuse
- 13 Une majorité de femmes
- 14 1 000 cabanes de plus chaque année
- 15 Un tourisme rare mais possible
Larung Gar, le plus grand monastère du monde
Aucunes cartes ni aucuns guides ne mentionnent son existence. Il est pourtant bien là, perché à 4 000 mètres d’altitude dans les hauts plateaux tibétains. Larung Gar, le plus grand monastère du monde abrite près de 40 000 moines et nonnes tous rassemblés pour y recevoir un enseignement du bouddhisme, prier et méditer. Découvrons ensemble l’histoire de ce lieu surprenant !
Au Sichuan, en Chine
L’institut se cache dans une vallée verdoyante et très isolée de la région traditionnellement tibétaine du Kham, à environ 500 kilomètres de Chengdu, capitale du Sichuan. L’histoire de ce monastère perdu au milieu de nulle part remonte aux années 60.
A son origine : Khempo Jigmé Phuntsok
Cette aventure humaine part d’un enfant nomade qui deviendra Khempo Jigmé Phuntsok. Lorsque le territoire devient chinois, il décide de rester au Tibet plutôt que de fuir en Inde. A partir de 1960 et durant 20 ans, Jigmé Phuntsok va vivre en nomade pour échapper à la révolution culturelle. Tout au long de ses déplacements, il ordonnera de nombreux moines et nonnes.
Fondation d’un institut
En 1980, Khempo Jigmé Phuntsok fonde dans cette vallée isolée « l’Académie bouddhiste Larung Gar », qui deviendra la plus grande colonie bouddhiste du monde avec ses 40 000 moines et nonnes venus y suivre les enseignements du bouddhisme tibétain.
Un enseignement dans la tradition Nyingmapa
Selon les termes de Khempo, « le but de l’Institut est de fournir une formation œcuménique dans le bouddhisme tibétain, répondre au besoin de renouvellement de la méditation et de l’érudition dans tout le Tibet, dans le sillage de la Révolution culturelle chinoise de 1966 à 1976 ».
Une surprenante mer de cabanes rouges
Tout autour du monastère se sont construites des maisonnettes destinées à accueillir les moines et les nonnes. L’intérêt grandissant des élèves pour l’Institut et leur afflux croissant en a fait une ville improbable. Un enchevêtrement de cabanes en bois entassées les unes sur les autres formant comme une étrange mer rouge.
Lieu d’études et de prières
A Larung Gar, le quotidien des nonnes et moines est tourné vers l’enseignement. Les cours de base sont effectués en mandarin, et les transmissions les plus élevées se font en tibétain. Etudes, prières et conférences s’enchainent au quotidien. Forts de cet enseignement, les nouveaux khenpos formés ici participent au rayonnement de plus en plus grand de l’institut à travers le monde.
Une vallée au climat rude
L’accès à la connaissance s’effectue dans des conditions difficiles. L’hiver, les températures des hauts plateaux peuvent descendre jusqu’à -30 ° C. Les étudiants bravent ainsi la neige et le froid au nom de ce précieux apprentissage.
Un confort sommaire
Dans les cabanes faites de 3 chambres en moyenne, les conditions sont spartiates. Les sanitaires sont communes et l’électricité distribuée à heures précises. La télévision est interdite pour se maintenir dans la profondeur de l’étude, mais les téléphones et même les iPhones sont autorisés.
Le sourire envers et contre tout
Ces hommes et ces femmes sont des exemples édifiants de la capacité des peuples à consacrer leur vie à la religion, peu importe l’environnement ou l’hostilité du climat. Seules comptent l’atteinte de l’harmonie et la profondeur spirituelle de leur quête de connaissance.
Un lieu dans le collimateur des Chinois
Malgré l’absence de permission officielle, les autorités chinoises laissèrent d’abord se développer l’Institut. Un temps… Khempo Jigmé Phuntso subit de nombreuses pressions avant que la police armée ne rase 2 000 maisons et disperse 10 000 étudiants en 2001. Enlevé et transféré en résidence surveillée à Chengdu, Khempo décèdera le 7 Janvier 2004.
Vers le rêve d’une liberté religieuse
Malgré la tentative chinoise de freiner la croissance de l’institut et l’enlèvement de son chef, Larung Gar renait doucement de ses cendres. Les étudiants, toujours plus nombreux, participent à la reconstruction de ce rêve de liberté religieuse.
Une majorité de femmes
Aujourd’hui, les nonnes sont majoritaires dans la communauté, et pour la première fois dans l’histoire tibétaine, elles peuvent accéder au grade de « Khempo ». Ce titre, donné dans plusieurs traditions tel que le bouddhisme tibétain, demande une dizaine années d’études et permet d’enseigner à la communauté monastique, avec la fonction d’abbé.
1 000 cabanes de plus chaque année
La construction de nouvelles maisonnettes est désormais très réglementée. Chaque année, plus de 1000 cabanes voient le jour et continuent d’étendre cet incroyable imbroglio de bois au coeur d’une nature intacte.
Un tourisme rare mais possible
Pour ceux qui souhaiteraient s’y rendre, Gar Larung peut s’atteindre en bus depuis Chengdu. Prenez patience, le voyage dure entre 15 et 20 heures. Sur place, peu de commodités: un petit hotel, un restaurant et 40000 sourires, pour le plus bel accueil…