Colonnes majestueuses, lustres d’apparat, moulures dignes d’un palais, salles vastes comme une nef de cathédrale… Non, vous n’êtes pas dans une ancienne résidence royale de Nicolas II, dernier tsar de l’Empire russe, mais dans le métro de Moscou ou de Saint-Petersbourg ! Grandeur et démesure. Voyage en terres très souterraines pour découvrir le plus beau métro au monde, classé monument historique.
Un métropolitain à nul autre pareil !
La première ligne de métro moscovite ouvre ses portes en 1935. Réalisé sous l’impulsion de Staline, ce chantier pharaonique a mobilisé des centaines de milliers de travailleurs pendant des années et a coûté une fortune au peuple russe.

Rien n’était trop beau pour le « Grand guide des peuples » qui souhaitait que ces stations soient de véritables « Palais du peuple ». Pari réussi.
De nouvelles lignes seront progressivement créées pour atteindre leur nombre actuel, 12, desservant près de 200 stations. Selon les époques, le parti pris architectural diffère. De stations en stations défilent ainsi le temps et les divers courants qui ont traversé l’architecture.
Certaines gares symbolisent les mouvements constructiviste et art déco quant d’autres témoignent d’un soupçon de religiosité ou s’inscrivent dans une veine d’inspiration rococo (ornementation chargée en volutes, guirlandes).
De gigantesques palais de lumière
Toutes les stations ne sont pas aussi fastueuses mais toutes sont spacieuses, propres et très lumineuses. L’une des appellations du métro est « soleil artificiel métropolitain » ce qui ne manque pas de surprendre car le métro est enterré très profondément : 40 m en moyenne pour Moscou et 80 m pour Saint-Petersbourg. Les escaliers mécaniques sont à pic, et interminables.
Les stations ont été conçues pour servir d’abris en cas de bombardements. Lustres gigantesques et néons d’envergure permettent cependant d’inonder de lumière ces vastes couloirs, salles et quais. Aucune sensation d’étouffement, de confinement ou de claustrophobie. Pas de tags, pas de panneaux publicitaires. L’ordre et la propreté règnent.
De nombreuses stations arborent des revêtements en marbre de couleurs variées, des dorures et des stucs. Arcades et dômes parachèvent le tableau.
Un métro-musée ou un musée-métro ?
Le sens de l’ornementation et le souci du détail caractérisent nombre de stations. Quantité de bas-reliefs mais également de vitraux rehaussent le caractère prestigieux des lieux.
Peintures et mosaïques affichent des scènes représentant la lutte du peuple russe pour la liberté et exaltent les valeurs prônées par Joseph Staline, le « Père des peuples ».
Des sculptures en bronze représentant des modèles d’exemplarité pour le peuple soviétique -le soldat, le paysan, l’ouvrier, le sportif… – soulignent la magnificence des gares. Les métros de l’Hexagone vont désormais vous paraître encore plus ternes, monotones, sans âme.