Belle et fascinante, la Bretagne est une destination phare pour nouer un contact privilégié avec la nature. Elle offre une mosaïque de paysages pittoresques, avec ses landes, ses forêts, ses plages, ses falaises et ses îles oniriques. Terre ancestrale, elle est également le berceau de nombreuses légendes transmises par la tradition orale, où l’on croise des créatures surprenantes comme des fées, des lutins, des elfes, des dames blanches et des sirènes. Bien plus qu’une échappée belle en plein air, cette région idyllique promet un voyage au pays de l’imaginaire.

La forêt de Brocéliande

La forêt de Brocéliande est le théâtre de la plupart des récits arthuriens. Ses immenses arbres centenaires, ses halliers insondables ainsi que la brume qui l’enveloppe parfois lui confèrent une atmosphère mystérieuse. En se promenant dans ses chemins creux, on s’attend à croiser au détour d’un sentier quelques personnages fantastiques comme Merlin l’Enchanteur, les fées Viviane et Morgane, ou encore Lancelot-du-Lac. Ces lieux regorgent de sites légendaires comme le tombeau de Merlin, honoré par des fleurs et des couronnes par des mains anonymes depuis 5 000 ans, le Val sans retour, où la fée Viviane retenait captifs les maris infidèles, et la fontaine de Barenton, connue pour ses pouvoirs de guérison miraculeuse. La forêt de Brocéliande ne figure sur aucune carte. Elle correspond administrativement au massif forestier de Paimpont, en Ille-et-Vilaine.

La pointe du Raz

La pointe du Raz est un éperon rocheux de 72 mètres de hauteur, située à l’ouest de la commune de Plogoff. Elle est idéale pour la randonnée, à travers un paysage chaotique constitué de landes sauvages et de falaises déchiquetées, fouetté par le vent. Au sommet de ce promontoire, on peut admirer une vue magnifique sur les phares de la Vieille et de Tévennec, l’île de Sein, ainsi que l’océan, dont les vagues s’écrasent avec fracas sur les rochers en créant une nuée d’embruns. On raconte qu’au crépuscule, les âmes errantes des marins noyés y attendent le passage de l’Ankou, le valet de la Mort, pour les mener dans l’autre monde à bord de son bateau fantôme.

Le Mont-Dol

Le Mont-Dol est situé dans la commune éponyme, en Ille-et-Villaine. Au sommet de ce rocher de granite de 65 m de haut se trouve un étang, à l’histoire bien curieuse. Celle-ci rapporte que le Diable aurait construit un château en pierre sur le Mont-Saint-Michel, tandis Saint Michel avait, de son côté, érigé un palais de cristal sur le Mont-Dol. Jaloux, l’archange proposa au malin d’échanger leurs constructions, ce qu’il consentit volontiers. Ce n’est que bien plus tard que Satan comprit qu’il s’était fait berner, car le cristal n’était autre que de la glace ! Dépité, il vit sa demeure fondre au soleil, jusqu’à ce qu’il ne resta plus que l’étang que l’on connaît aujourd’hui.

Les landes de Monteneuf

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Cette réserve naturelle offre une expérience vivifiante au cœur de ses étendues sauvages, mêlant landes tourbeuses, forêts, prairies fleuries et menhirs. Diverses espèces animales en ont fait leur royaume, comme les papillons, les salamandres, les martres et les engoulevents. Mais le maître de ces lieux est certainement Ozégan, le roi des korrigans, dont un sentier porte le nom. Les korrigans sont des lutins espiègles qui hanteraient les landes et les sources bretonnes, et garderaient de fabuleux trésors. Ils jouent souvent de vilains tours aux humains qui leur manquent de respect, et peuvent, en revanche, être loyaux et serviables envers ceux qui les traitent avec bienveillance.

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Les monts d’Arrée

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Les monts d’Arrée sont un massif montagneux situé dans le parc naturel régional d’Armorique. Son nom « Arrée » vient du mot celte « Arhès », qui signifie « Séparation ». Bien nommés, ils divisent le Finistère en deux, et ils représentent également une frontière entre le réel et le surnaturel. La magie y est partout, à travers ses vastes paysages de landes sauvages et de crêtes rocheuses, ainsi que ses sommets étourdissants qui semblent toucher le ciel. Son point culminant est le Roc’h Ruz, qui s’élève à 385 m d’altitude. Dans les tourbières de Yeun Elez se trouverait un marais sans fond, appelé Youdig, qui serait la porte de l’Enfer. Les prêtres exorcistes enfermaient les esprits mauvais dans le corps de chiens noirs, qu’ils renvoyaient ensuite outre-tombe en les précipitant dans le Youdig. Ses landes seraient aussi hantées par l’Ankou, le Grand Faucheur des légendes bretonnes, qui errerait la nuit à la recherche d’âmes égarées, et des korrigans, dansant facétieusement à la lumière d’un feu de joie.

La-Roche-aux-Fées

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La Roche-aux-Fées est une allée couverte située dans la commune d’Essé, en Ille-et-Villaine. Elle aurait été construite en une nuit par les fées, afin de convaincre les humains de leur existence. En effet, seules des forces surnaturelles pouvaient accomplir un travail aussi titanesque. Selon une croyance, les amoureux qui désirent se marier doivent compter, chacun dans un sens différent, le nombre de pierres du dolmen. S’ils trouvent des nombres identiques, cela veut dire qu’ils sont promis à un bel avenir conjugal. On dit également qu’en faisant le tour du monument, on ne trouve jamais le même nombre de pierres, car celui-ci changerait au gré de l’humeur de la fée Carabosse.

La ville d’Ys

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Au Ve siècle, un roi nommé Gradlon aurait régné sur la Cornouaille. Sa capitale était Ys, située dans la baie de Douarnenez. Comme la cité se trouvait au-dessous du niveau de la mer, il fit alors construire une digue par les korrigans, qui la celèrent avec une grande porte à écluses. Le souverain avait une fille, Dahut, qui s’adonnait à tous les excès. Afin de multiplier ses richesses, elle fit un pacte avec un dragon, qui s’attaquait à tous les navires marchands afin de lui ramener leurs butins. Ys devint bientôt une ville si puissante que Lutèce en fut jalouse, et prit le nom de Paris  – Par Ys, c’est-à-dire « Pareille à Ys » en breton. Dahut menait une vie voluptueuse, invitant chaque soir un amant différent à la rejoindre. Elle leur demandait de se couvrir le visage avec un masque de soie enchanté, qui les tuait au petit matin. Les corps des suppliciés étaient alors jetés du haut des falaises. Cependant, un jour, Dahut s’éprit d’un prince étranger, qui n’était autre que le Diable. Comme preuve d’amour, il lui demanda les clés de l’écluse, qu’elle lui remit. Il l’ouvrit, laissant la mer engloutir Ys. Seul le roi Gradlon survécut, aidé par Saint Gwénolé, abandonnant Dahut à son funeste destin. On dit que par beau temps, les marins peuvent entendre les cloches des églises de la cité perdue sonner, et parfois, le chant mélodieux de Dahut, devenue la sirène Marie-Morgane.

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Les alignements de Carnac

Dans la commune de Carnac, dans le Morbihan, on peut apercevoir un étonnant alignement de 4000 menhirs, repartis en colonnes telle une armée en ordre de marche, sur plus de 4 km. D’après la légende, au IIIe siècle, des soldats romains auraient pourchassé le pape Saint Cornély à travers la Gaule, jusqu’à une colline de Carnac où il se retrouva encerclé. Il fit alors un signe de croix, et ses poursuivants se transformèrent en pierre.

La forêt de Huelgoat

La forêt de Huelgoat fait partie du Parc naturel régional d’Armorique. Elle est notamment connue pour son paysage tumultueux, constitué d’arbres centenaires, de cours d’eau féeriques et de blocs de pierre aux formes singulières entassés chaotiquement. On raconte que le géant Gargantua serait venu demander l’hospitalité aux habitants de la forêt, qui ne lui servirent qu’une bouillie de blé noir. Fou furieux, il se mit à lancer des pierres dans tous les sens. Une autre légende, plus cocasse, relate que les habitants de Plouyé et de Berrien se livrèrent une bataille à coups de pierres, mais ils avaient si peu de force que les projectiles s’échouèrent à mi-chemin, dans la forêt de Huelgoat. En suivant les chemins tortueux de ces bois enchantés, on découvre des sites curieux comme la grotte du diable, où se serait réfugié un paysan, pourchassé par les Chouans pendant la Révolution française. Coiffé de deux plumes rouges et armé d’une fourche, il aurait fait fuir ses ennemis, persuadés d’avoir vu apparaître le diable avec ses cornes. La roche tremblante vaut également le détour. Pesant plus de 100 tonnes, cette pierre peut bouger, sur la simple poussée… d’un enfant.

L’Île de Batz

L’île de Batz est située au large de la commune de Roscoff, dans le Finistère. Elle laisse place au dépaysement, avec ses plages immaculées, ses pinèdes foisonnantes, ses cultures maraîchères, ainsi que son jardin exotique. On peut apercevoir sur l’un des rochers de l’île une griffure, qui aurait été faite par un dragon qui sévissait autrefois dans la région. Il aurait été vaincu en 525 par le moine gallois Paul Adrien, qui enroula son étole autour de son cou, puis y glissa un bâton pour le tenir en laisse. Il guida la bête, devenue docile, vers la mer, puis lui ordonna de se précipiter dans les flots. L’endroit où le monstre s’est noyé s’appelle, depuis, le « trou du serpent ».

Le château de Rustéphan

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Le château de Rustéphan est un manoir en ruines du XVe siècle, situé dans l’ancienne commune de Nizon – qui a fusionné en 1954 avec Pont-Aven -, dans le Finistère. Selon la légende, au XVIe siècle, la fille du seigneur de Rustéphan, Geneviève, serait tombée amoureuse d’un berger nommé Yannick. Leur amour étant impossible, ils se résolurent à se séparer, non sans désespoir. Geneviève mourut peu après de chagrin, tandis que le jeune homme devint prêtre. Aujourd’hui, les amants tragiques hantent toujours les ruines, à la recherche de l’un et de l’autre pour l’éternité.

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L’oratoire de Saint-Guirec

Flickr/Philippe Manguin

L’oratoire de Saint-Guirec a été érigé au XIIe siècle sur la plage de Ploumanac’h, dans la commune Perros-Guirec. Blottie entre des falaises en granite rose, il abrite une statue de Saint Guirec, un prêtre gallois qui aurait accosté en Bretagne au VIIe siècle. On dit que les jeunes gens qui désirent se marier doivent piquer son nez avec une aiguille, et que la plateforme rocheuse qui la soutient serait la barque qui a mené le moine vers les côtes armoricaines. La vallée des Traouïero est également un lieu folklorique de Perros-Guirec. Elle serait habitée par un petit dragon vert appelé Scorfel, qui se nourrirait du lait des vaches paissant dans les pâturages.

La ville de Tolente

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Tolente est une ville antique qui se serait située à l’embouchure de l’Aber-Wrac’h, près de Plouguerneau. Elle aurait été détruite en 878 par les Normands, ou encore en 1100 par un tremblement de terre. Une autre version raconte que ses habitants auraient mené une vie tellement dissolue que Dieu se mit en colère, et décida de l’engloutir dans l’océan.

La pointe Saint-Mathieu

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Située à Plougonvelin, dans le Finistère, la pointe Saint-Mathieu promet des balades revigorantes dans un paysage de bout du monde, au milieu de falaises escarpées. On y découvre tour à tour un sémaphore, une abbaye en ruines, un phare et un mémorial dédié aux marins disparus. Le sommet, balayé par le vent, offre une vue panoramique sur la mer d’Iroise, l’île de Sein, la presqu’île de Crozon et l’archipel de Molène. On raconte qu’en 419, des marchands bretons auraient ramené d’Éthiopie la dépouille de Saint Matthieu. Pris dans un naufrage, ils auraient miraculeusement survécu en échouant au large de la pointe de Saint-Matthieu. Pendant longtemps, les reliques de l’évangéliste ont été entreposées dans l’abbaye, avant d’être dérobées par les Normands vers le XIe siècle.

Le Pont Krac’h 

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Le pont Krac’h, également appelé « le pont du Diable », est une construction en blocs de granite au-dessus de l’Aber Wrac’h, qui relie, à marée basse, les communes de Plouguerneau et de Lannilis. Son origine tient dans une légende locale, qui dit qu’un meunier, trop las de porter de lourds sacs de farine pour approvisionner Lannilis, invoqua le malin et lui demanda un pont pour effectuer ses livraisons plus rapidement. Satan apparut, et émit la condition que la première âme qui la traverserait lui appartiendrait. Le meunier accepta, et le Diable érigea l’édifice en une nuit. Le lendemain, le meunier se présenta devant le pont avec un sac, et le Diable, le voyant, se frottait déjà les mains de la bonne affaire qu’il allait faire. C’est alors que le sac s’ouvrir, laissant apparaître un chat noir qui franchit le pont. Furieux, le Diable dut se contenter de cette âme, et dans sa colère, jeta son marteau qui prit la forme d’une croix de granite, encore visible aujourd’hui à l’entrée du pont, du côté de Lannilis.